Né le 22 juillet 1804 à Paris, Victor Schoelcher est envoyé au Mexique, aux États-Unis et à Cuba par son
père propriétaire d’une usine de fabrication de porcelaine afin de représenter son entreprise. Là-bas,
il fut horrifié par les conditions de vie des esclaves qu’il découvrit alors. À son retour en
métropole, il se consacra au journalisme et publia de nombreux articles et ouvrages philanthropiques. Sa
vision de l’esclavage évolua tout au long de son existence. En 1830, il se prononça pour l’abolition de
traite dans l’article “Des Noirs” de la revue de Paris mais contre l’abolition immédiate de l’esclavage
lui-même disant que, même si la situation des esclaves est horrible, ils n’apporteraient rien de bien à
la société et ne seraient qu’un poids pour elle. En 1833, il publie "De l’esclavage des Noirs et de la
législation coloniale" qui est un plaidoyer contre l’esclavage et où il estime que l’homme blanc n’est
pas plus digne ou plus intelligent que l’homme noir. Cependant, le contexte de l’époque ne prête pas à
l’abolition de l’esclavage et il ne suggère que de la rendre plus humaine afin de donner des droits aux
esclaves et des limites aux planteurs. Il effectue plusieurs voyages aux Antilles où il visite plusieurs
habitations ce qui l’amena à écrire "Des colonies françaises". Abolition immédiate de l’esclavage en
1842 pour dénoncer cette situation. Il est particulièrement révolté de voir que les “nègres du roi” nom
donné aux esclaves des habitations appartenant à la France sont aussi mal traités et peu considérés que
ceux des planteurs locaux. Il dénonce aussi les conditions confortables de vie de ces derniers
expliquant pourquoi ceux-ci sont contre l’abolition. Il devint dès lors un militant abolitionniste et
fit de cette cause une bataille personnelle. En 1845, il publia de nombreux articles dans différents
journaux révolutionnaires et regroupa ces différents articles pour former son ouvrage "Histoire de
l’esclavage" en 1847 où il exige l’émancipation immédiate et complète des esclaves. En 1848, Schoelcher
est nommé sous-secrétaire d’Etat à la Marine et aux colonies au sein du gouvernement provisoire. Il est
également président de la commission d’abolition de l’esclavage et à l’origine du décret du 27 avril
1848 abolissant définitivement l’esclavage dans toutes les colonies françaises. Il est élu député de la
Martinique le 9 août 1848 et de la Guadeloupe le 22 août 1848. Il choisit de représenter la Martinique
mais fut battu aux élections législatives de juin 1849. Cependant dans le même temps, la Guadeloupe va
le choisir comme représentant à l’Assemblée législative où il oeuvra en faveur des droits des noirs,
l'adoption des wagons fermés pour les 3e classes, le droit du travail en plus de réclamer l’abolition de
la peine de mort. À la suite du coup d’état du 2 décembre 1851, il fut proscrit par le Second
Empire de Napoléon Bonaparte et choisit de s’exiler en
Angleterre. Il légua avant sa mort au Conseil général de la Guadeloupe tout ce qu’il possédait dont ses
collections personnelles et tout ce qu’il avait en lien avec sa lutte contre l’esclavage. Un musée fut
ouvert en son honneur et expose ses biens à Pointe-à-Pitre depuis 1886. Le 21 juillet est un jour férié
aux Antilles en son honneur où des commémorations se déroulent bien qu’un mouvement dit
anti-esclavagiste déboulonne ses statues ces dernières années lui reprochant en autre d’avoir obtenu une
indemnisation pour les planteurs lors de l’abolition de l’esclavage et reprochant aux autorités de ne
pas mettre en avant les figures noires emblématiques de cette lutte.
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